Le Désert des Tartares

9782266149846

Auteur : Dino Buzzati
Editions : Pocket
Date de parution : 1949 (en France)
Nombre de pages : 267

Giovanni Drogo est un jeu homme qui, après de longues années de fantasme quant à la vie militaire, se retrouve enfin en droit de pouvoir l’accomplir. Il part ainsi jusqu’au Fort Bastiani, où il se retrouve affecté. Au prime abord, il s’avère que cette base militaire ne correspond aucunement à la grandeur de ses attentes. En effet, il a la particularité d’être situé en bordure d’un désert duquel aucun ennemi ne semblerait avoir l’intention de venir attaquer, si ce n’est peut-être les très légendaires Tartares, susceptibles de basculer la monotonie de la nouvelle vie de Giovanni Drogo.

xxxxx Ce livre m’a été présenté comme l’une de ces lectures qui ne sauraient que vous marquer à vie. Bouleversant, percutant et plein de vérités ; c’était là toutes mes attentes.

xxxxx En effet, ce livre vient parler de nombre de ces sujets qui nous dérangent, tous, et nous rongent parfois intérieurement. Lorsque nos grandissons, nous avons cette habitude de nous en détourner pour maintenir notre esprit dans une certaine stabilité. Tout au plus, nous sommes amenés à y songer de façon éphémère lors d’une date majeure de notre vie, qui réussit à transformer un « Que les jours passent vite ! » en un « Que ma vie est passée vite… ». Et c’est bien du Temps dont parle ce livre.

xxxxx Il vient nous raconter la façon dont nous concevons notre rapport au temps,nos choix de vie en conséquence, notre avenir, et surtout notre capacité à saisir les opportunités pour accéder à nos rêves. En somme, il explore cette immense illusion que nous construisons tous, notamment à l’adolescence, quant à notre vie future. Il a ainsi une vocation assez pessimiste, peut-être au point où sa fatalité finit par ne paraître parfois que forcément maladroite, et fausse. Mais lorsque l’on prend du recul après cette lecture, c’est malheureusement une peinture fidèle de la réalité.

xxxxx En ce sens, c’est une lecture qui m’a sincèrement plu et m’a interpelée. J’ai apprécié ce rappel. Sans en avoir pour autant été émue, je pense qu’il a contribué à un regain de motivation dans la plupart de mes projets. Néanmoins, je reconnais avoir rencontré de nombreuses difficultés pour le lire rapidement. J’ai eu beaucoup de mal à me passionner en l’histoire elle-même, et à apprécier la plume de l’auteur. De nombreux passages ont réveillé mon ennui, ce qui est désolant en contre-parti de la puissance idéologique de cette œuvre.

xxxxx De ce fait, je pense que c’est un livre qui peut être assez attristant, surtout si les thèmes évoqués plus haut ne sont pas des sujets sur lesquels nous avons déjà pris le temps de nous attarder. Mais c’est dans ce genre de cas que ce livre pourra peut-être déployer toute sa puissance : il peut être une magnifique prise de conscience. Sa vision pessimiste peut nous convier par opposition à un optimisme, une lutte contre cette désillusion que nous ne voulons pas connaître. Il viendra alors nous encourager à continuellement nous investir dans les choses qui comptent réellement pour chacun d’entre nous, dans nos passions, nos projets, nos raisons de vivre… Ou encore, il saura remettre en question le chemin que nous avons suivi jusqu’ici.

xxxxx Je ne saurais donc que trop le recommander, pour toute personne curieuse tout d’abord, ou encore pour ceux qui pourraient se sentir égarés concernant les questions sur le temps. Toutefois, il pourrait être préférable de reporter la lecture si vous étiez dans une période plutôt triste, au risque de davantage vous y enfoncer.

Au plaisir de connaître votre propre avis concernant ce livre. 🙂

Le premier départ

Je fais partie de ces personnes dont le souhait de voyager, de partir – loin, souvent, partout dans le monde – a accompagné toute leur adolescence. Je l’ai attendu longuement et j’en ai rêvé passionnément. A chaque instant de faiblesse, je visualisais quelques projections dans lesquelles je prenais enfin la route. Et, par la soif de découvertes, d’autres cultures et de rencontres, je me réconfortais et continuais d’avancer.

Ce monde ne nous attendra jamais. C’est à nous de prendre la décision de le rencontrer.

Et pourtant, lorsque je pris l’avion pour la première fois, le mardi 5 avril, je ne réalisais rien.

Jusqu’ici, je n’avais qu’une seule fois compris que j’allais vraiment découvrir la Pologne : durant l’achat de mes billets. Et encore, je ne parvenais pas à m’y concevoir physiquement, là-bas. C’était peut-être un sentiment de joie superficiel. Quant au reste du temps, je m’étais laissée déborder par les études et les occupations du quotidien. Il n’y avait pas d’appréhension, ni même d’attente ; aucun jour n’avait été compté. Et finalement, bien vite, ce fut l’heure de partir.

Lorsque j’arrivai à l’aéroport de Varsovie-Modlin, le ciel était baigné de lumière inclinée, propre à ce soleil qui s’apprête à quitter notre champ de vision. Et quel bel accueil que cette immense forêt autour de l’aéroport, baignant dans l’heure dorée ! Les larmes me montèrent aux yeux, les sourires béats et les rires nerveux se dessinèrent également. La prise de conscience commença. Mais je ne réalisai pas seulement que j’étais en Pologne, non plus que j’avais réussi à m’y rendre seule… Non. La symbolique s’étendait bien plus loin : j’avais réussi à approcher l’un de mes rêves. Il n’était plus vague, abstrait et lointain. Ce n’était plus cette histoire que je conjuguais au futur et racontais à quelques camarades désintéressés, peut-être persuadés que ce conte n’intégrerait jamais ma vie. Et aujourd’hui, je le touche enfin du doigt.

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IMG_8043Ainsi, je retrouvai mon ami habitant sur place, le noyai de mes premières réflexions, de mes émotions et de toutes mes impatiences, tandis que nous prenions la navette jusqu’au centre-ville de Varsovie. Accompagnée cette fois du crépuscule, je découvris le Palais de la Culture et de la Science, véritable repère de mon séjour dans la ville et que je vis chaque jour.

Et pour que cette soirée annonce une semaine positive, je dégustai mon premier burger vegan polonais, au Krowarzywa héhé. Une très bonne adresse que je ne saurais que trop vous conseiller, que vous soyez vegan ou non ! Les propositions étaient très variées et j’ai également souvenir d’y avoir consommé un smoothie très atypique. Qui plus est, une généreuse portion, et la possibilité d’ajouter du fromage vegan !

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Au plaisir.